3 ans : la durée idéale d’un emploi (selon les employeurs)

Rester en poste pendant 3 ans serait la durée idéale pour les employeurs, selon Indeed. Pour les employés… six mois ! Résultats d’un sondage sur les perceptions du saute-mouton professionnel.

En 2018, les professionnels changent de carrière souvent et accumulent plus d’emplois que ne l’ont fait les baby-boomers. Adaptabilité, curiosité, variété et volatilité : voilà les valeurs que semblent à tout le moins privilégier une majorité de répondants à un sondage mené par Indeed. Ceux-ci indiquent considérer comme une richesse leurs passages fréquents d’un emploi à un autre. Le sondage, réalisé en Asie, mais dont les conclusions sont intéressantes à mettre en parallèle avec la situation nord-américaine, indique même qu’une période de six mois dans un même emploi serait suffisante à leurs yeux.

« Je pourrais donner raison à ces employés seulement s’ils évoluent dans le secteur des TI, s’exclame Dawn Williams, présidente de la boîte de recrutement Sirius Personnel. Il est effectivement de bon ton de papillonner d’un boulot à l’autre dans le monde des startups, mais dans la majorité des autres secteurs, les employeurs valorisent exactement le contraire. La majorité des employeurs avec lesquels je fais affaire dans le monde de la vente et du marketing me demandent d’éliminer d’emblée les CV de candidat ayant occupé trois emplois ou plus au cours des 5 dernières années. Qu’on le veuille ou non, la stabilité d’emploi est encore un comportement valorisé par les employeurs. »

Indeed précise que 76 % des employeurs refusent de passer en entrevue les candidats présentant un profil de saute-mouton. Dans une proportion de 43 %, ceux qui les ont tout de même embauchés affirment l’avoir ensuite regretté.

Les patrons s’attendent en réalité à garder leurs employés dans un même poste au moins 17 mois, sinon trois belles années. « Trois ans, c’est effectivement un minimum pour bien rentabiliser la formation offerte par l’employeur, ajoute Dawn Williams. Il faut comprendre que chaque employé coûte cher à l’employeur. Trois ans, c’est aussi un temps suffisant pour que l’employé maîtrise vraiment son poste et ait expérimenté tous les cas de figure, les bons comme les mauvais côtés, les bonnes conjonctures comme les creux de vague. »

Selon la spécialiste en recrutement, le saute-mouton professionnel est souvent associé aux candidats problématiques « dont les employeurs soupçonnent des problèmes de comportement social ou un manque d’investissement dans leur emploi ». Sans compter le fait que, comme le précise aussi le sondage Indeed, la volatilité des employés affecte aussi l’image de l’entreprise et peut compromettre ses relations avec certains clients.

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