Le quiet quitting : le Québec est-il à l’abri de ce phénomène?

Aux États-Unis, plus de 50 % de la main-d’œuvre ferait de la démission silencieuse – quiet quitting en anglais –, une tendance qui consiste à faire le strict minimum afin de satisfaire les exigences de ses gestionnaires, ni plus ni moins. C’est ce que dévoilait en juin une étude menée par la firme de sondage Gallup.

Depuis juillet, ce courant  fait les manchettes aux États-Unis. Doit-on s’inquiéter de le  voir s’immiscer dans le marché du travail au Québec?

 

Générations Y et Z : à la recherche de l’équilibre

La recherche d’un équilibre travail- vie personnelle est un des piliers de la démission silencieuse. Celle-ci est surtout adoptée par la génération Y et Z, soit 50,8 % de la population en âge de travailler, selon Statistique Canada.

Joëlle Carpentier, professeure au Département d’organisation et ressources humaines de l’Université du Québec à Montréal, affirmait, en entrevue à l’émission Panorama en août, qu’« un malaise au travail et la recherche d’un équilibre » seraient deux des causes de la démission silencieuse. Elle indique également que ce phénomène incarnerait une sorte de retour du balancier par rapport aux générations précédentes, lesquelles  ont voué une grande partie de leur vie au travail.

En ce sens, un récent sondage Léger commandé par le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ) révélait que 62 % des jeunes professionnels de 16 à 35 ans donnent la priorité à leur vie personnelle. Même son de cloche du côté de Deloitte. Dans le rapport de son sondage international intitulé Striving for balance, advocating for change, les jeunes de la génération Y et Z affirment que la conciliation travail-vie personnelle est la raison principale pour laquelle ils et elles choisissent de travailler pour une entreprise.

 

Humaniser le travail grâce à une gestion adaptée

Les gestionnaires ont un rôle important à jouer afin de contrer la démission silencieuse.

Quelques moyens sont proposés aux équipes de direction dans les études de Gallup et de Deloitte. L’une de ces solutions : donner à la main-d’œuvre le pouvoir d’agir. Elles concluent qu’il est important d’instaurer une culture d’entreprise dans laquelle les personnes ont l’occasion d’apprendre et de grandir, de s’engager et de développer un sentiment d’appartenance.

Le Québec n’est pas à l’abri de ce courant, puisqu’il incarne une revendication des générations Y et Z. Les entreprises sont appelées à revoir leur stratégie afin d’attirer et de retenir les nouvelles générations en quête d’équilibre, et ce, tout en maintenant leur développement. Il s’agit d’un équilibre fragile à redéfinir.

Par Alexis Gendron-Boulanger, 37e Avenue

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